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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 13:09

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Accueil » Grand marché » Economie : la mort lente des fonds de pension

 

Economie : la mort lente des fonds de pension

12 novembre 2016 0 commentaire

 

 

Auran Derien, universitaire ♦

Les taux d’intérêt nuls ou négatifs augmentent la valeur présente des actifs financiers en circulation provoquant un effet de richesse en faveur de leurs détenteurs actuels. Ils n’incitent pas à investir dans des activités productives contrairement à ce que nous annonçaient les économistes « lyssenkistes ».

Avec de l’argent gratuit, la finance mondialiste se goinfre d’actifs existants, non productifs, qui permettent d’usurper un peu plus les richesses du monde, d’augmenter la concentration de celle-ci en faveur  des trafiquants, de généraliser la corruption par l’achat de politiciens  dont Hillary Clinton incarne le modèle parfait. Chaque membre de ces corporations politiques  ne rêve-t-il pas, du moins en Europe, de ressembler à Hillary? Elle ne commet aucune erreur d’ailleurs en traitant les Allemands de benêts s’auto-détruisant. Tout disparaît au profit de l’Asie qui, elle, a compris la méthodologie d’extermination de cette finance mondialiste.

Que fait un fonds de pension et comment paie-t-il des retraites ?

A l’obscurité régnant sur l’Europe, avec les lois d’assassinat de la pensée, s’ajoute le génocide des peuples autochtones avec la politique imposée par cette oligarchie criminelle, puis l’euthanasie des retraités au moyen des taux nuls voire négatifs. Car si ces niveaux concentrent la richesse tout en ne relançant pas l’investissement, ils mettent à mal le principe des fonds de retraite par capitalisation.

La publicité en faveur des fonds de pension a une longue histoire.

La propagande en leur faveur utilise un argument dont la mauvaise foie est typique des individus à double morale: l’épargne personnelle échapperait aux contraintes démographiques. La manipulation est toujours liée au fait qu’ils savent à quel point le public ne comprend pas les effets d’agrégation voire de composition. Ce qui vaut pour une personne ne vaut plus pour une collectivité où l’on rencontre toujours le problème du passager clandestin, celui qui veut voyager sans payer. Lorsque beaucoup peuvent le faire, l’entreprise de transport tombe en faillite. Or, pour les pensions, nous observons un phénomène très comparable.

Toute catégorie de retraités a besoin, pour survivre, d’un nombre important d’actifs

C’est parce qu’il y a une nouvelle génération que les anciens peuvent percevoir une retraite. Toute catégorie de retraités a besoin, pour survivre, d’un nombre important d’actifs : ceux qui ne travaillent plus ne peuvent vivre que des ressources de ceux qui produisent. Les inactifs consomment des biens et services élaborés par des travailleurs. Si les inactifs sont retraités, les actifs sont nécessairement la génération suivante. Même si ces retraités exerçaient le contrôle sur la création monétaire ex nihilo, pouvant se promener avec des valises de billets ou des cartes de crédit sans limites, il faudrait bien que cet argent puisse acheter des biens et services produits en quantité et qualité suffisantes. Sinon, avec beaucoup de demande, grâce aux valises de billets, et peu d’offre, à cause de l’insuffisance d’actifs productifs, on déboucherait sur l’inflation ; la fortune financière (billets, actions, obligations) s’évaporerait avec la hausse des prix.

Pour payer des pensions, les fonds de capitalisation utilisent donc deux solutions :

-Ils vendent les actifs financiers qu’ils ont accumulé. Des personnes gagnant un revenu les achètent pour épargner.

-Ils organisent l’augmentation des cotisations jusqu’au niveau où elles couvrent les pensions. Il s’agit d’un transfert organisé par ces institutions.
Les personnes actives affiliées au fond de pension, désireuses d’accumuler du capital, achètent le patrimoine des anciens au moyen des cotisations.

On comprend bien que les institutions qui se préoccupent d’organiser les retraites apportent une valeur ajoutée sous la forme d’une réduction d’incertitude individuelle en faisant jouer la loi des grands nombres. La fonction est très comparable à celle des intermédiaires financiers qui mettent en rapport des prêteurs et des emprunteurs alors que le système de pension met en rapport des détenteurs de capital (les anciens) et des acquéreurs de capital (les actifs plus jeunes). L’euthanasie des retraités prend donc deux formes : la diminution autoritaire des pensions parce qu’il n’est plus possible d’augmenter les cotisations ; les taux négatifs ou nuls qui ruinent les épargnants.

L’OCDE et la fin des retraites

L’OCDE a eu l’honnêteté, pour une fois, d’insister sur le fait que les taux négatifs interdisaient à terme toute retraite. Quelques exemples :

Japon: Le fonds de pension du gouvernement japonais (GPIF), le plus important du monde devant celui de la Norvège, a perdu près de 8 milliards de yens (60 milliards d’euros) fin 2015. Sans rendement, compte tenu des taux nuls, ses responsables ont cherché des gains en capital en augmentant la part des actions. Mais cela ne leur a pas réussi.

USA: un projet de loi de 2014, approuvé par le Congrès et signé par le Président Obama, a autorisé les administrateurs de fonds de pension à faire des coupes profondes sur les pensions versées aux retraités dans certains régimes multi-employeurs en difficulté financière. Ainsi, les pensions versées par le fonds de retraite des chauffeurs de camion ont baissé de 40%. Les autres fonds suivront le même chemin.

Mexique: L’Association Mexicaine des Actuaires (AMAC) a publiquement affirmé que la réforme de 1997 a instauré un système de comptes individuels qui va provoquer la naissance d’un groupe social important, les retraités pauvres (Quotidien “La Jornada”, vendredi 15/07/2016). Les économistes de la UNAM (Université National Autonome de México) ont ajouté que les salaires de misère versés aux employés mexicains ainsi que la grande quantité d’emploi informel sont la cause du manque de ressources pour les retraités (“Bajos salarios impiden a mexicanos ahorrar para pensionarse: expertos”. Quotidien La Jornada, vendredi 12/08/2016). Sans oublier, évidemment, les pertes subies par les organisations financières qui gèrent les cotisations et se goinfrent en rémunérations extravagantes tout en ne faisant que suivre des directives d’investissement fixées par les financiers américains.

Chili: Le thème de l’euthanasie des retraités est permanent, manifesté par les défilés régulièrement organisés dans les rues de Santiago pour protester contre les pensions misérables. Jusqu’à deux millions de personnes se sont retrouvées dans la rue pour protester contre la destruction des retraites. Le système chilien est totalement le résultat des fanatiques anglo-saxons, mis en place sous les ordres de Washington par les militaires de l’époque Pinochet. Depuis, le système a servi les intérêts de la finance, mais aujourd’hui la capitalisation s’écroule sous l’augmentation des cotisations ou les impôts sur toute la population. Le dimanche 16 octobre, lors d’une nouvelle manifestation, les organisateurs du mouvement ont appelé à boycotter deux fonds financiers particulièrement véreux, en attendant d’obtenir une réforme d’ensemble (“Llaman a trabajadores a abandonar dos fondos para el retiro, en Chile”. Quotidien La Jornada, Lundi 17/10/2016).

Le système français par répartition, sans aucune base économique solide, est condamné lui aussi à prolétariser les retraités. L’euthanasie des Grecs pour qui la baisse des pensions a été d’au moins 50%, étalée sur 5 ans, est bien évidemment prévue pour la France. On peut s’attendre à ce qu’un Etat exterminateur de son peuple ne soit pas perturbé par l’euthanasie des retraités….

Le problème du financement des retraites se pose à tous les pays

Les raisons sont très comparables avec des pondérations différentes : la dépression économique, les taux nuls, l’appauvrissement lié à l’ouverture des frontières, le vieillissement démographique, la révolution de la robotique qui supprime des millions d’emplois. Tous ces facteurs font chuter les possibilités de verser une retraite à ceux qui le méritent. Ce problème contribuera à la destruction du système financier et à l’effacement de pays entiers, car il est pire qu’un tremblement de terre.

Espérons que les plus lucides aient anticipé le chaos à venir et puissent “traverser l’eau de la ténèbre globalitaire” pour renaître lors de la prochaine aurore quel que soit le moment ou elle poindra.


 

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