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25 février 2017 6 25 /02 /février /2017 10:29

http://www.bvoltaire.fr/marionmarechallepen/continuez-a-fermer-yeux-seront-vos-enfants-paieront-prix,315984?mc_cid=8673adc7ac&mc_eid=58ff097ba7

 

Marion Maréchal Le Pen : « Si vous continuez à fermer les yeux, vos enfants en paieront le prix ! »

AUJOURD'HUI

 

 

Marion Maréchal Le Pen


Député de Vaucluse, présidente du groupe FN au conseil régional de PACA
 

Site officiel

 

 

On a le sentiment ces derniers jours que Marine Le Pen se « droitise ». On l’a vu lors de L’émission politique, où elle a parlé de l’école libre par exemple. Est-ce une petite victoire de la ligne Marion Maréchal ?

Je ne crois pas qu’il faille l’analyser ainsi. Cela a été surtout une possibilité pour Marine Le Pen de clarifier ses positions. C’est une émission de deux heures et demie, on a pu aller au fond des choses et éviter les caricatures – il y en a beaucoup, souvent construites par nos adversaires de droite. Caricature sur l’augmentation du SMIC qui n’a jamais été dans le programme du Front National, caricature sur la mélenchonisation du programme économique qui est complètement absurde lorsqu’on s’y penche attentivement. Caricature, aussi, concernant une prétendue laïcisation des espaces publics qui ferait fi des racines chrétiennes de la France alors que précisément nous souhaitons dans la constitution remettre en avant et protéger ce patrimoine chrétien de la France… Ces nombreuses outrances ont été battues en brèche lors de cette émission et c’est heureux.

Au sein du FN, vous êtes celle qui a toujours plaidé pour la politique de la main tendue vers ce que l’on appelle communément la droite hors-les-murs. Le soutien inattendu apporté par Philippe de Villiers, dimanche dernier, à Marine Le Pen (je le cite : « elle a la carrure présidentielle, sa main ne tremblera pas lorsqu’il faudra prendre des décisions douloureuses »)… c’est votre œuvre ?

Je n’y suis pour rien, même si j’ose espérer que les relations privilégiées que j’ai nouées avec Philippe de Villiers ces derniers mois ont pu constituer un premier pas vers cette déclaration. À mon avis, la condition de la victoire de Marine Le Pen sera l’alliance du peuple de droite au sens large, des classes populaires au sens large, avec une partie de la droite conservatrice, incarnée notamment par ce que l’on qualifie de droite hors-les-murs et de personnalités comme Philippe de Villiers. L’enjeu principal de cette campagne est de réussir précisément à briser l’isolement et à ramener à nous un certain nombre de personnalités de droite. Marine Le Pen en a cité quelques-unes comme Nicolas Dupont-Aignan, Henri Guaino, ou certains députés qui ne sont plus vraiment dans la ligne politique des Républicains.

Henri Guaino a refusé cette main tendue puisqu’il a dit qu’il irait à la pêche en cas de second tout Macron – Le Pen…

C’est ce qu’il dit maintenant, mais j’ose espérer qu’il sera ramené à la raison si la France se retrouve face à un candidat mondialiste, libertaire, ultra-libéral comme Macron ou un extrémiste de gauche comme Hamon ou Mélenchon. Ces élus qui sont, j’en suis sûre, des élus de conviction, sauront faire le bon choix le moment venu.

Cette alliance entre la France périphérique et la France conservatrice, dites-vous, est la condition nécessaire à votre victoire, ou en tous cas à la victoire de la droite au sens fort du terme : est—ce que l’opposition n’est pas, finalement, artificielle ? Est-ce que la France périphérique, habitée par une inquiétude identitaire, n’est pas aussi conservatrice ?

Il y a des aspirations communes mêlées. Mais on constate une rupture, surtout sociologique, entre la droite conservatrice, dite bourgeoise – pas dans le mauvais sens du terme – dont les enfants sortent plutôt de grandes écoles, et cette France déclassée, des classes moyennes en difficulté, voire des classes populaires. Les préoccupations du quotidien ne sont pas les mêmes, mais il y a en effet une aspiration identitaire des deux côtés : la question immigration ou sécurité, la plus prégnante chez les classes populaires, est évidemment identitaire – on refuse la disparition de la culture française au profit d’une culture étrangère – mais la question de la lutte contre le mariage homosexuel ou contre la GPA ou la PMA est aussi un combat identitaire, puisque l’identité de la France, c’est aussi l’idée que l’on se fait de la dignité humaine, du respect de l’enfant, de sa filiation, de son enracinement. Ces deux classes sociologiques se retrouvent dans ce grand combat, qui est cohérent.

Elles peinent néanmoins à se reconnaître !

Oui et non. Les dernières élections ont révélé que les lignes avaient bougé. Les analyses du vote catholique en France montrent que nous étions, aux régionales, le premier parti dans cette tranche de population, alors qu’elle était l’une de celle qui nous résistait le plus. Les catholiques en France sont en train de se politiser La Manif Pour Tous est une génération très politique. Pendant très longtemps, chez les catholiques de France, notamment traditionalistes, l’idée de la pureté a dominé : on défendait les idées de façon totalement pure, sans aucun stratagème politique quand bien même l’efficacité ne serait pas au rendez-vous : on était bien avec son âme et avec sa conscience, ça suffisait. Je crois que la génération de la Manif pour tous n’est pas du tout dans cette optique-là, elle a compris qu’il fallait en politique s’adapter à l’environnement, utiliser ses codes et à ce titre être plus efficace. S’adapter ce n’est pas renoncer, leur capacité d’adaptation et de pénétration du paysage politique français portera ses fruits. Il porte déjà ses fruits.

Macron a donné l’occasion aux deux France dont vous parliez de s’unir dans la même indignation ?

Je dois dire qu’il a été « génial » de bout en bout ! Conclure ses propos à des harkis et des pieds-noirs par « Je vous ai compris »… c’est quand même très fort. Manifestement, il n’y a pas de cours d’histoire chez Rothschild.

Quand Marine Le Pen ou Florian Philippot disent « oui, nous reviendrons sur le Mariage pour tous mais ce n’est pas une priorité, ce n’est pas essentiel » on se dit, un peu sceptique, comment parviendra-t-on à revenir sur une telle loi, avec la forte opposition que ça génèrera, si on n’a pas la conviction que c’est essentiel ?

Je ne crois pas. il y a aujourd’hui 144 engagements dans le programme de Marine Le Pen, et il y a parmi eux l’abrogation de la loi Taubira, le refus de la généralisation de la PMA aux couples homosexuels femmes et le refus de la gestation pour autrui pour les couples homosexuels. C’est dit clairement.

Mais Marine Le Pen dit une chose dont il faut accepter la réalité : pour une grande partie des Français – et on peut peut-être le déplorer – l’abrogation de la loi Taubira n’est pas une priorité. Pour eux, la priorité est de savoir si leurs enfants ne vont pas être agressés à la sortie de l’école, de savoir s’ils vont apprendre à lire correctement, s’ils vont boucler leurs fins de mois et pouvoir payer leur loyer. Donc tout en conservant cet engagement sur lequel elle n’a jamais failli – et elle a été la seule ! d’où d’ailleurs l’injustice de ce procès – elle n’a pas voulu en faire un cheval de bataille ultra prioritaire et un étendard, parce qu’elle veut coller aux attentes des Français qui portent principalement sur l’éducation, le pouvoir d’achat ; les salaires et l’identité, sur le plan migratoire et sécuritaire.

Dans le programme du Front National, il y a beaucoup de mesures pour la famille, vous allez revenir sur la dégressivité des allocations familiales par exemple ?

Oui, nous voulons remettre le principe de l’universalité des allocations familiales, c’est-à-dire de ne plus les conditionner aux revenus – ce qu’avaient fait les socialistes.
Nous voulons également mettre en place la priorité nationale, c’est-à-dire que ces allocations seront réservées aux familles de nationalité français (aux couples dont l’un des deux parents au moins est français), évitant ainsi d’encourager la natalité étrangère en France, ce qui est un non-sens.
Nous entendons enfin réactualiser le niveau de ces allocations sur le niveau de vie.

Mais ce ne sont pas les seules mesures pour la famille. La transmission du patrimoine, par exemple, est largement facilitée et encouragée : Marine Le Pen a bien conscience que la petite nation qu’est la famille est la condition de la grande nation qu’est la France, et que si nous ne soutenons pas cette cellule familiale nous brisons avec elle l’enracinement, la transmission parce qu’évidemment l’État ne peut pas combler à lui seul l’intégralité des solidarités sociales !

Vous allez aussi réformer les droits de succession ?

Oui absolument, nous allons faciliter la transmission du patrimoine en mettant en place une fiscalité moins forte qu’elle ne l’est aujourd’hui et sur une durée plus faible : aujourd’hui, on peut transmettre sans taxation 100.000 euros à chacun de ses enfants tous les 15 ans, nous allons ramener ça à 5 ans. C’est un effort très important, qui nous paraît indispensable pour faciliter la vie des familles.

Mais le mot « famille » n’apparaît jamais, c’est un mot qui fait peur au Front National ?

Il ne faut pas s’enfermer dans la sémantique. Ce qui est important, c’est le fond des idées, le projet en lui-même.

 

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