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10 décembre 2016 6 10 /12 /décembre /2016 12:25

http://www.bvoltaire.fr/olivierdamien/fn-a-quand-limplosion,298305?mc_cid=b3d8af5b41&mc_eid=58ff097ba7

 

FN : à quand

 

 

 

l’implosio

 

n ?

 AUJOURD'HUI

 

Manifestement, les fêlures idéologiques qui existaient déjà entre certaines personnalités du mouvement n’ont cessé de s’élargir.

 

Olivier Damien


Docteur en droit – Commissaire divisionnaire honoraire
 

 

 

Il y a quelques mois, le 5 février très exactement, Boulevard Voltairepubliait l’un de mes articles sur « l’avenir du Front national« .

Il était alors question, pour la formation de Marine Le Pen, d’un séminaire tenu à huis clos, à Étiolles dans l’Essonne, au cours duquel devaient être abordées, en toute liberté, les questions possiblement clivantes qui traversaient alors le parti frontiste. À la veille de cette importante réunion, je me permettais, en ma modeste qualité de militant, de faire part de mes préoccupations quant à l’évolution de la ligne d’un parti pour lequel j’avais été candidat aux élections départementales. Sur la base des informations recueillies auprès des électeurs lors de ma campagne, je voulais simplement voir mon parti le mieux armé possible pour gagner les importantes échéances programmées pour 2017. Par ailleurs, je me réjouissais de la présence, à cette rencontre, de quelques personnalités extérieures au Front national qui pouvaient, selon moi, apporter un témoignage important et, donc, permettre d’ajuster une stratégie gagnante sur la base d’un large rassemblement de tous les patriotes.

Dix mois après ce séminaire, qui n’a visiblement servi qu’à faire rentrer dans le rang les têtes qui dépassaient, où en est-on ?

Manifestement, les fêlures idéologiques qui existaient déjà entre certaines personnalités du mouvement n’ont cessé de s’élargir.

Les points de divergences sur certains sujets sociétaux – l’IVG n’étant que l’un d’entre eux -, qui pouvaient alors paraître minimes, et qui auraient pu recevoir une réponse consensuelle lors de cette réunion dans l’Essonne, se présentent désormais comme autant de coins plantés à l’intérieur du parti. À n’en pas douter, ces plaies non refermées risquent fort de lui coûter cher lors de la présidentielles à venir, et des législatives qui suivront. Bien plus : alors que les partis du « système », à travers leurs primaires, auront au moins donné l’impression d’une volonté d’unité, le Front national se verra taxer de conservatisme, voire d’obscurantisme. Et ce ne sont pas les mises à l’écart, parfois brutales, de celles et de ceux qui auront, à leur modeste niveau, mais avec conviction, joué les lanceurs d’alerte, qui seront de nature à réunir, en vue de la victoire, la grande famille des patriotes.

Dans ce contexte déjà délétère, les récentes déclaration de David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen, selon lesquelles les portes du FN sont largement ouvertes vers la sortie pour qui manifeste une opinion un tant soit peu différente de celle portée par la direction du parti, ne seront pas de nature à calmer le jeu.

Mais le message est reçu 5 sur 5 ! Il a le mérite d’être clair et de ne laisser aucune ambiguïté s’installer dans l’esprit de celles et de ceux qui, naïvement, pensaient que militer, ce n’était pas bêtement acquiescer, mais pouvoir défendre ses convictions pour, éventuellement, dans l’intérêt général, les faire valoir.

Contrairement à l’époque où le Front national obtenait régulièrement des scores sous la barre des 10 % aux élections, son socle électoral a changé. Il est aujourd’hui composé de Françaises et de Français qui, certes, se retrouvent sur le thème d’une certaine idée de la France mais qui ont, à côté de cela, des aspirations personnelles très différentes. Ne pas prendre conscience de cette évolution, et ne pas la mettre au cœur des débats à l’occasion des élections, c’est immanquablement courir le risque de l’explosion.

 

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