Vendredi 19 avril 2012
Patrimoine de Bartolone: pour vivre socialiste, vivons caché !
Bartolone en colère contre le Canard Enchaîné qui évoque sa villa
> Le Canard Enchaîné consacre cette semaine un article à la somptueuse maison de Claude Bartolone aux Lilas, en Seine-Saint-Denis.
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Le président de l'Assemblée nationale s'insurge contre "la démocratie paparazzi".
Le président socialiste de l'Assemblée nationale, ClaudeBartolone, n'a visiblement pas apprécié l'article du Canard Enchaîné cette semaine consacré à son domicile en Seine-Saint-Denis."La notoriété du client conditionne une relative discrétion de la façade principale sur la rue, dans une zone pavillonnaire calme de banlieue (…) Si la commande sur rue bridait la libre expression, une large quête de vue et de lumière était attendue côté jardin, plein ouest et face à la banlieue et Paris", écrit le cabinet d'architectes sur son site Internet.
L'hebdomadaire satirique décrit une construction de 380 m2 sur les hauteurs des Lilas.
"La modeste construction se fait conquérante avec ses trois étages, ses larges baies vitrées et sa vaste terrasse", peut-on lire. Selon le Canard Enchaîné, le coût de cette "villa" avoisine les 2 millions d'euros, d'où la réticence de Claude Bartolone à publier le patrimoine des parlementaires dont le sien, conclut l'hebdomadaire.
La "gauche sociale" écoeure les plus défavorisées du 9.3
Invité sur Europe 1 ce mercredi matin, il s'est insurgé contre "la démocratie paparazzi" : "Voir ma maison dans le Canard enchaîné ? A qui le tour ? Si c'est ça la démocratie paparazzi, j'en suis pas," a-t-il lancé.
Le Canard a trouvé les photos sur le site des architectes qui ont construit en 2003 la bâtisse.
> "La maison trône sur la ligne de crête, qu’elle partage avec les forts de Romainville et de Noisy. Ce promontoire lui offre une vue imprenable sur Paris, pour peu que l’on tende le cou au-dessus des arbres des voisins, rapidement avalés par la forte déclivité naturelle", ajoute le site.
Le conflit d'intérêts est avéré
L'un des architectes de ce cabinet a reçu en novembre dernier la Légion d'honneur des mains de… Claude Bartolone.
Ensuite, en 1999, il avait été chargé d'une mission de la part du ministre de la Ville de l'époque, c'est à dire Claude Bartolone.
Et enfin (?), l'architecte a travaillé avec le conseil général de Seine-Saint-Denis, dont le président était jusqu'en septembre dernier Claude Bartolone.
Alors que les rumeurs prêtent à Claude Bartolone l'envie de remplacer Jean-Marc Ayrault à Matignon, le Premier ministre a raillé mercredi, devant des journalistes de la presse parlementaire, le président de l'Assemblée : "Pour être au gouvernement, il faut publier son patrimoine. Non, je plaisante... J'ai beaucoup de respect pour le président Bartolone, qui fait un excellent travail".
"Des différences sur la forme beaucoup plus que sur le fond"
Claude Bartolone, qui mène cette fronde contre la publication de patrimoine des élus que veut mettre en oeuvre le gouvernement à la suite du blanchiment de fraude fiscale par J. Cahuzac, ex-ministre PS du Budget, a toutefois rétropédalé, assurant avoir avec ce dernier "des différences sur la forme beaucoup plus que sur le fond". "Je suis persuadé qu'avec le Sénat, nous pouvons voter une loi à une très grande majorité, pas seulement de circonstance mais qui garantira la transparence et honnêteté des élus sur la durée", a-t-il affirmé. Le consensus est possible "à condition de laisser le Parlement faire son travail".
Les élus ont-ils peur de la transparence?
"Au contraire", a encore juré Claude Bartolone, maquillant sa pensée. "Nous réclamons des déclarations de patrimoine, du contrôle et des sanctions maximum", mais la publication, "non".
Puisse charité bien ordonnée commencer par soi-même...